Article paru dans "CONTACTS" revue du GEAPEL (24 Cours Tarbé 89100 SENS)

LE PROJET :

L’idée n’est pas nouvelle. Elle a fonctionné et fonctionne encore sur le canton de Satillieux, près d’Annonay, dans le nord de l’Ardèche entre autres. C’est au cours d’une année de correspondance avec une classe de ce secteur en 96/97 que j’en avais eu connaissance.

C’est, en gros à l’origine, une sorte de " Défi-Lecture " sur une dizaine de livres.

Année scolaire 97/98 :

Dès la rentrée, le projet est proposé aux enseignants en même temps qu’une AEI permet de financer l’achat d’une première série de 11 ouvrages pour chaque cycle (2 et 3) répartis dans les classes des écoles de Marsangy, Étigny et Gron dont les enseignants ont déjà l’habitude de travailler en coopération pour les rencontres USEP. (voir listes des livres)

Pourtant, au cours de cette année scolaire, chaque collègue ayant déjà défini d’autres priorités pour sa classe, les échanges restent sporadiques et assez ponctuels.

Ce sont surtout des travaux d’écriture internes à chaque classe qui sont envoyés aux autres classes.

Par exemple : Le héros d’un livre (le chien de " Cabot-Caboche ", Daniel Pennac) écrit au héros d’un autre livre (le chat John Chatterton de " Lilas d’Yvan Pommeaux). Dans ce cas, il s’agit d’une lettre à clé, les enfants des autres classes doivent découvrir l’expéditeur et le destinataire. Travail intéressant aussi pour la classe qui envoie : choix et dissimulation des informations et des indices à glisser dans le texte…

Ou histoire réécrite à l’envers.

Deux auteurs ont été reçus dans certaines classes de cycle 3 : Thérèse ROCHE et Yak RIVAIS

Parallèlement, une demande de stage d’école est acceptée au plan départemental de formation  3 jours en octobre et 3 jours en Avril.

Année scolaire 98/99 :

C’est ce stage qui va déclencher le véritable démarrage du projet à rythme très soutenu. En effet, c’est le manque de temps de concertation entre des collègues d’écoles éloignées qui avait freiné l’action jusque là.

La première partie du stage, à la mi-octobre 98, permet d’harmoniser et de planifier les échanges, de choisir une seconde série de 10 ouvrages pour chaque cycle (voir listes) qui seront financés par une nouvelle AEI de 5 000Fet de jeter les grandes lignes du Rallye-Lecture qui devait clôturer la manifestation en fin d’année scolaire.

Ce temps a également permis d’échange rentre collègues sur la littérature-jeunesse, de visiter l’annexe des Champs Plaisants de la BMS et de travailler avec son animatrice Colette JAMBU dont on suivra certains conseils dans le choix des livres de la seconde série, de travailler avec Moïse GOUREAU et le CRILJ pour des animations sur les livres… et j’en oublie sûrement…

Il est à noter que ce stage,

- entièrement auto-géré par les stagiaires au niveau du contenu et de l’emploi du temps,

- libéré, grâce à Hélène TACHON qui l’a assumée, de la partie administrative,

- doté d’un budget de fonctionnement conséquent,

a été extrêmement riche, dans beaucoup de domaines :

- quantité et qualité du travail,

- meilleure connaissance entre collègues ( 2 collègues nouvellement nommées à Marsangy qui ont pu s’intégrer d’excellente manière au projet),

- ouverture de nouvelles perspectives pédagogiques pour les projets en cours,

- approfondissement de la culture personnelle

 

LES ÉCHANGES

Les échanges ont été extrêmement divers :

question de " compréhension "

travail sur les personnages principaux ou secondaires

jeux de mots (mots croisés, mots cachés…) avec des mots spécifiques de livres

jeux de vocabulaire sur des paragraphes extraits de livres (synonymes, oulipo…)

jeux sur les images : modification d’images à l’ordinateur, à la photocopieuse, retrouver un livre grâce à un détail d’image, remettre en ordre des images…

travail sur les auteurs, les illustrateurs, les éditeurs, les genres de livres

échanges d’écrits produits en classe sans réponse attendue : ajouter une fin à " L’homme qui allumait les étoiles ", modifier la fin d’une des histoires de " Les escargots n’ont pas d’histoires " qui se double d’une recherche typographique à l’ordinateur

lecture à haute voix enregistrée sur cassette.

Très vite les enfants se sont pris au jeu et ont acquis une connaissance fine et assez profonde des livres de deux séries. Ils ont fondé aussi les bases d’une " culture littéraire " : auteurs, illustrateurs. Bien sûr certains titres n’étaient pas accessibles aux plus jeunes de chaque cycle. Mais dans les classes à plusieurs cours, comme la mienne, les CE2 profitent des lectures de CM1. J’ai constaté que des lecteurs qu’on pourrait qualifier de faibles se sont beaucoup intéressés à ce travail, ont lu les livres. Un CM1 qu’on pouvait dire peu passionné s’est mis à lire et pas seulement des ouvrages de la série. Sa maman en était toute surprise.

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